Au hasard de mes flâneries, je te retrouve seul, isolé, presque providentiel.
Tu évolues au centre d’une cité, riche historiquement, pourvue aujourd’hui d’immeubles imposants : verre aux lumières rayonnantes, aux reflets multiples ; quelques points de verdure épars ça et là, des escaliers, des ponts futuristes.
C’est BORDEAUX, la Belle endormie, Burdigala la romaine, celle de la Guerre de Cent ans, de Montaigne, de Montesquieu le juriste.
Et tu marches sans gambader, en toutes circonstances, à droite, à gauche. Parfois ta silhouette intrigue : je t’aperçois faisant des courses, travaillant, voyageant ou simplement passant. Par tous temps : soleil, neige, pluie, brouillard.
Ta présence est évidente mais j’ai tenu à garder une bonne distance avec toi hors des lieux emblématiques de la ville pour laisser s’exprimer une certaine ambiance et toute la richesse d’un environnement urbain : lignes, courbes, obliques, pierre, eau, métal. Ni foule, ni multitude, mais de la solitude infinie.
Tu n’es qu’un petit bonhomme, une créature, homme ou femme peu importe.
Je t’observe : tu n’es que le fruit d’une intuition intime, ineffaçable en quelque sorte.